Une baie est une ouverture pratiquée dans un mur permettant le passage. Elle peut rester libre ; on parle alors de baie libre ou être fermée par une porte ; on parle, dans ce cas, de baie de porte.
Ce mini-reportage ne s’intéresse qu’aux baies aménagées dans des maisons dite rurales et laisse de côté l’architecture des édifices religieux et administratifs.
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Si, depuis le début du 20ème siècle, période de l’arrivée des briques et du béton, les ouvertures dans les murs ne posent plus de problèmes, il n’en était pas de même au temps où les murs étaient faits en moellons. Il fallait, en effet, garantir la solidité de la construction de l’ensemble de l’immeuble à chaque fois que l’on pratiquait une ouverture. Le plus grand soin était donc apporté lors de la confection des baies de portes et dans une moindre mesure des baies de fenêtres.
Arc plein ceintre Arc brisé Arc en anse de panier
linteau sur jambages linteau avec clé
Cet arc en demi-cercle était celui utilisé lors de l’édification des églises romanes et c’est actuellement encore le plus courant dans nos anciennes constructions. Il est également appelé « arc roman ». Il est constitué de 2 « sommiers », sis au haut des pieds droits, de pierres finement taillées selon un angle particulier, appelées « claveau », le tout étant bloqué par la « clé de voûte ».
Si on exerce une pression sur l’une de ces pierres, elle ne peut bouger et transmet cette pression aux pierres voisines. La pression s’effectue donc latéralement. Elle n’est pas verticale mais oblique. Cette pression s’appelle la « poussée ».
A partir du XIIème siècle est apparu l’ « arc brisé » ou arc pointu.
Celui-ci ne possède pas de clé mais les deux voûtes se croisent en formant un angle aigu. La pression est davantage verticale que latérale ce qui permet de faire de plus grands édifices avec des ouvertures plus importantes en garantissant une sécurité accrue au niveau de la solidité des murs.
Cet arc brisé est aussi appelé « arc gothique » et c’est en partie grâce à cette technique qu’il a été possible d’élever les grandes cathédrales que nous connaissons. On le trouve assez rarement dans nos constructions traditionnelles.
Cet arc est apparu au début de la Renaissance. L’avantage esthétique est considérable et la pression est également davantage verticale que latérale.
Jusqu’à la fin de l’époque romaine, toutes les voûtes des ponts étaient construite en plein cintre et ce n’est qu’à partir du Moyen Age que les voûtes ont été de hauteur moindre pour finir à partir de La Renaissance en anses de panier.
Lorsque l’arc devient encore plus plat, on parle alors d’arc surbaissé.
L’arc en anse de panier et l’art surbaissé sont très utilisés pour les baies de portes ou de fenêtres en Suisse comme en Europe en général.
Une baie peut également être rectangulaire et être supportée par un linteau qui est en bois, en pierre ou autre matière. L’inconvénient est que plus l’ouverture est large, plus la pression au centre du linteau est importante ; l’avantage étant que la poussée est uniquement verticale
Pour cette raison, le linteau est souvent doublé d’un arc de décharge, qui , s’il est fondu dans la maçonnerie, est invisible. Il est perceptible, ci-contre, sur le linteau.
Il est très souvent utilisé dans les embrasures de fenêtres de moyennes dimensions car la poussée n'est pas trop forte.
Le linteau peut également être scindé en 3 parties, la partie centrale taillée en biseau, servant de clé (comme une clé de voûte).
Là, un arc de décharge est indispensable.
Un arc de décharge est un élément d'architecture, qui a pour but d’alléger le poids du mur sur le linteau en repoussant les charges sur les côtés.
Les arcs de décharges sont souvent soit en pierre (appareillé ou non) soit en brique ou quelquefois en bois. Ils peuvent être dissimulés sous un enduit, ou être apparents et jouer un rôle décoratif.
Il existe encore plusieurs variantes que l'on peut qualifier de "régionales" qui s'apparentent à celles citées ci-dessus que nous ne traiterons pas ici.
La construction d'un arc, quel qu'il soit, nécessite le montage préalable d'un échafaudage en bois appelé "cintre" servant à soutenir l'arc pendant sa construction. Une fois la clé de voûte mise en place, le cintre peut être démonté.
Les baies de porte de ces maisons rurales sont souvent embellies par des ornements divers.
Voici quelques exemples de baies ornées:
A/ B/ D A/C/D A/C A/B/C
Les photos que nous présentons dans ce mini-reportage ont, en grande partie été prises dans la partie ancienne du village espagnol d'Altafulla, à 11 km au nord de Tarragona, sur la Costa Dorada.
Cette localité est célèbre pour la beauté et la variété des baies d'entrée de ses maisons, datant, pour la plupart, du XVII et XVIII siècle.
Toutes restaurations d'immeubles sont faites en respectant la tradition architecturale et même les nouvelles construction dans le quartier tiennent également compte de ces éléments.
Immeuble restauré Nouvelle construction
andré beuret
(Vos précisions et compléments à ce reportage seront examinés avec intérêt et pourront y être intégrés).